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Cet été, j’ai eu l’occasion de surfer à la piscine à vagues d’Alaia Bay à Sion en Suisse. J’y ai passé 3 sessions en mode malibu et je te partage mes impressions.

Vague artificielle, pour ou contre ?

Avant de commencer, je tiens à aborder les avis concernant ce type de piscine et ils sont bien entendus mitigés. J’ai publié un sondage sur mon compte Instagram et 58% des votants étaient pour, 27% contre et 23% sans avis (600 votants).

Les avis négatifs étaient principalement les suivants:

1) L’écologie

Créer des fausses vagues ? Alors qu’il y en a plein dans l’océan ? Evidemment cela parait stupide. On utilise beaucoup d’énergie pour créer ces vagues. On doit entretenir la piscine (qui n’est pas chauffée). Et il a fallu bétonner pour créer tout ce complexe. Le système Wavegarden sur lequel repose Alaia Bay a bien entendu été étudié pour consommer le moins d’énergie possible (il produit notamment de l’électricité avec les courants générés par les vagues). Mais ne nous voilons pas la face, une piscine à vagues artificielles n’est évidemment pas écologique. Ne doit-elle pas exister pour autant ? Les personnes qui sont loin de la mer n’ont-elles pas le droit de surfer elles aussi ? Si cela leur permet d’éviter des voyages en avion ou longs trajets pour avoir leur dose de surf, est-ce que cela compense ne serait-ce qu’un petit peu ? Chacun aura bien entendu son avis sur la question. Nous vivons dans une monde aberrant d’un point de vue écologique et je pense qu’il est compliqué de cibler la piscine à vagues en particulier. Comme il est compliqué de juger les pratiques et le mode de vie de chacun. Sachant qu’en tant que surfeurs, nous aimons chasser les plus belles vagues et cela a d’office un impact considérable sur notre emprunte écologique.

2) La liberté

Le surf est synonyme de liberté. Etre seul avec soi-même dans l’océan. Observer la houle qui entre, se placer, prendre une vague et profiter de toute son énergie. On est à 100% dans l’instant présent. Surfer dans une petite piscine, avec 15 autres personnes, c’est différent. On s’éloigne clairement de l’état d’esprit initial du surf.

Et c’est bien entendu tout à fait vrai. Mais en ce qui me concerne, je suis parvenu à faire la différence dans ma tête. A me dire que j’étais là pour travailler ma technique de surf, pas vraiment pour avoir une vraie session de surf. C’est un peu comme le joueur de tennis qui s’entraîne avec un robot. Ce n’est pas la même chose que l’adrénaline d’un vrai match face à un adversaire, mais cela lui permet de travailler le même mouvement, encore et encore, et d’ainsi progresser plus rapidement.

Marre de tomber au take off ? 😬

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3) Favoriser les riches

L’océan est libre d’accès et appartient à tout le monde. Chacun a la possibilité de prendre sa planche de surf et d’aller s’éclater dans les vagues (au sens propre comme au figuré).

Ici, c’est très différent. En pleine saison, il faut compter 150 francs suisses (CHF) pour une session d’1h. C’est évidemment un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre et cela crée une fois plus un écart entre les plus riches et les plus pauvres.

La piscine à vagues artificielles Alaia Bay en Suisse

Le choix du type de session et du bassin

Il y a 2 bassins à Alaia, un proposant une vague de gauche et l’autre une droite. La première étape consiste donc à choisir celle de ton choix car tu ne peux pas changer en cours de session. Préfères-tu travailler ton surf frontside ou backside ?

Ensuite il faut choisir le type de session adapté à ton niveau. 8 niveaux sont proposés: débutant, waikiki, malibu, intermédiaire, avancé, expert, pro et beast. La taille de la vague mais surtout sa vitesse et sa puissance va évoluer avec chaque niveau. Le nombre de participants également. Il y en aura par exemple 16 par bassin pour les sessions débutants. En intermédiaire ils ne seront plus que 12.

La vague débutant est réservée aux personnes qui n’ont jamais surfé et qui prennent leurs premiers cours. Waikiki pour les personnes qui ont déjà des bases et qui peuvent commencer à prendre des vagues seules tout en étant encadrées par des moniteurs.

La vague malibu est idéale pour améliorer son take off et tracer ses premières trajectoires sur la vague (et donc suivre la vague plutôt que d’aller tout droite dans la mousse) mais en gardant la planche relativement plate. Elle est aussi parfaite pour apprendre ses premiers vrais virages en utilisant le rail de la planche.

A partir de la vague intermédiaire, il faut vraiment gérer le take off car la vague commence à creuser et est assez rapide. Ce type de session est réservé aux personnes qui commencent à « carver » et donc enchaîner les virages en bas et en haut de vague. Je dirais qu’il faut au minimum être vague d’argent niveau 2 pour cette vague.

Tu peux voir les horaires correspondants à chaque session sur le site d’Alaia Bay et directement réserver en ligne.

Découverte de l’environnement

Quand on arrive (conseillé 1h avant le début de la session), on se gare dans un parking rempli de vans de surfeurs, c’est assez drôle quand on sait qu’on est en Suisse. On découvre ensuite cette piscine à vagues le long de l’autoroute, ce qui n’est pas le plus joli. Mais une fois à l’intérieur on ne la voit pas et on entend pas les voitures.

En tant que visiteur, on a le droit d’aller au restaurant/bar ou dans le shop, mais pas au bord des bassins. L’accès n’est donc pas possible pour les accompagnants (mais ils voient très bien depuis la terrasse du restaurant Twin Fin à l’étage).

En tant que surfeur, on se rend à l’accueil pour obtenir son badge. Le précieux sésame qui donne accès à toute l’infrastructure surf.

Installer l’appareil photo

Mon premier soucis a été l’installation de l’appareil photo pour me filmer. Car oui, le gros avantage d’Alaia est de pouvoir se filmer facilement. Je n’avais en plus encore jamais eu l’occasion de me voir surfer. C’était donc très important pour moi de mettre cela en place pour pouvoir m’analyser et mieux progresser.

Je comptais sur mon épouse pour me filmer mais étant donné qu’elle n’avait pas accès au bassin, j’ai installé l’appareil photo sur un trépied. Avec un peu d’hésitation tout de même car je devais laisser un appareil photo à 2000€ seul à côté de la piscine. Mais comme me l'a dit une personne du staff, « ne vous tracassez pas, on est en Suisse ». Etant donné qu’il pleuvait ce jour-là, j’ai mis l’appareil à l’abri sous une toile mais du coup il n’a filmé que des surfeurs qui discutaient au bord de la piscine car les gens s’arrêtaient devant mon appareil. Je n’ai donc pas retiré beaucoup d’images de jour-là.

Les 2 jours suivants par contre j’ai pu installer l’appareil juste à côté de la piscine et j’ai donc eu des super images à analyser.


Choisir sa planche

Toutes mes planches de surf sont à Fuerteventura, je suis donc arrivé les mains vides et je me suis rendu dans l’espace de location de planches. Pour 25CHF de plus, j’ai décidé de louer une planche de type funboard / mini malibu, une 7’ de 48 litres, ce qui me semblait adapté pour les conditions de la vague Malibu. Je m’attendais honnêtement à un peu plus de choix au niveau des planches.

Je vérifie que la planche est en bon état avec une personne du staff, je mets un peu de wax et je peux aller la poser dans un rack près du bassin.

Mettre sa combinaison

C’est le moment de mettre la combinaison. Oui même en été car je déteste surfer torse-nu (je me râpe le torse contre la planche et je ne trouve pas ça agréable du tout). Il y a évidemment des vestiaires, douches et tout ce qu’il faut pour se mettre en tenue ainsi que des casiers pour ranger ses affaires.

Le briefing

Une 20aine de minutes avant le début de la session, le coach assigné à ton bassin vient faire le briefing. Il explique le fonctionnement de la piscine et donne les différentes règles de sécurité.

Mon coach m’a conseillé de prendre une planche en mousse pour le début de la session car c’était ma première fois à Alaia. Il m’a dit que je serai plus à l’aise pour débuter et que je pourrais vite venir chercher mon autre planche si cela se passait bien. D’autant plus que dans la session intermédiaire, les vagues grossissent après 20 minutes d’échauffement. En tant que bon élève, j’ai obéis !

Apprenti Surfeur à Alaia Bay

La mise à l’eau

Nous voilà donc à tous mettre à l’eau dans cette piscine avec vue sur les montagnes avoisinantes. On part à la queue leu leu au centre du bassin et on longe la machine jusqu’à arriver au fond de la piscine. Le coach nous a expliqué de laisser un bon mètre d’écart entre la machine et entre chacun de nous. Arrivé au bout de la piscine, on s’assied sur notre planche et les 3 premiers peuvent déjà se mettre en file le long du mur opposé (en position couchée), prêts à prendre leur première vague.

Le plan de la vague artificielle Alaia Bay


Prendre sa première vague

En mode malibu, il y a 18 vagues par série et environ 20 secondes de pause entre les séries. On ne prend pas la première vague de la série, il faut la laisser passer.

Le long de ce mur ou on attend pour le take off, il y a bien entendu un coach qui est là pour te guider. Mais sur ce mur, il y a surtout une numérotation, de 0 à 10. Pour la première partie de la session malibu, le take off se fait au niveau 5.5. Cela veut dire que tu commences à ramer au niveau 4.5 et que tu te lèves lorsque tu as atteint le 5.5. Du coup tu n’as pas besoin de regarder derrière toi pour voir si tu es bien placé. Tu sais que si tu es à cet endroit, tu vas prendre la vague. Aucun doute la-dessus.

Et donc, te voilà couché dans cette piscine. Tu entends un petit sifflement, c’est la Vavegarden qui est en train de générer des vagues pour toi. Tu rames et tu fais ton take off ! Pas de bol pour moi, étant donné que je n’étais plus habitué aux planches en mousse, je n’ai pas ramé assez et la vague est partie sans moi. J’aurais pu essayer de prendre une 2ème vague car tu as droit à une 2ème tentative si tu as raté ton take off et que tu n’es pas parti trop loin.

Il est important de savoir que plus on prend la vague proche du mur, plus elle est creuse. Les coachs conseillent vivement de donner de l’angle au take off pour bien partir dans la vague sans se faire retourner.

Se remettre dans la file

Je me suis donc retrouvé à nager dans le bassin mais là il ne faut pas traîner sinon tu gênes la personne qui arrive derrière. C’est également interdit de couper pour aller directement à la rame vers le mur opposé dans la file d’attente. Il faut longer le mur (celui où tu as fait ton take off, qui est numéroté) et aller jusqu’au fond de la piscine pour finalement repartir dans la file d’attente.

En nageant vers le fond de la piscine, on peut regarder un écran géant qui passe le replay de notre vague mais honnêtement ce n’était pas si simple de regarder. Soleil et eau dans les yeux, écran plutôt petit, pas sûr de qui on voit à l’écran, concentré sur la rame, etc. Ces images ne sont malheureusement pas disponibles au téléchargement par la suite.

Mon objectif et la répétition

J’ai ensuite enchaîné les vagues avec cette planche en mousse et je suis vite allé chercher ma mini malibu qui m’attendait bien sagement. Car comme je l’ai dit, j’étais là pour améliorer mon surf et j’avais un objectif bien particulier en tête: effectuer mes premiers vrais bottom et top turns (virages en haut et bas de vague).

Et c’est ce que j’ai fait non stop pendant mes 3 sessions à Alaia. Il faut bien l’avouer, j’étais mort de faim et j’étais vraiment concentré sur cet objectif. Je ramais sans relâche pour prendre un maximum de vagues. Au take off, j’étais déjà tellement dans mes virages que j’en oubliais ma technique et que je n’effectuais pas les take off les plus gracieux. Pas grave, je me levais sur toutes les vagues et vague après vague je sentais mes virages s’améliorer. Car c’est vraiment la beauté d’Alaia pour travailler sa technique: on sait que chaque vague sera la même. Pas besoin de penser à son placement pour bien la prendre au take off, pas besoin de penser au bon moment pour se lever. On peut répéter le même mouvement, encore et encore. Et toutes les quelques minutes seulement, contrairement à l’océan où il faut souvent 10 à 15 minutes pour prendre la vague suivante.

Mais ce qui m’a le plus fait progresser c’est de pouvoir analyser mes vagues après la session, grâce à mes vidéos. Je revenais le lendemain en sachant exactement ce que je devais faire pour progresser car j’avais vu mes défauts et je savais quelle solution appliquer. En 3 sessions d’1h j’ai donc énormément progressé sur mes virages.

Terminer par un verre ou un repas

Bien fatigué par la session, c’est le moment d’aller prendre une douche et se rhabiller avant d’aller boire un verre sur la terrasse du restaurant tout en regardant le groupe suivant qui s’éclate à l’eau !

En conclusion

J’ai vraiment adoré mes sessions à Alaia Bay car je me suis concentré à 100% sur ma progression en surf et les résultats sont là. Lorsque j’étais à l’eau j’étais concentré à 100% sur ce que je souhaitais accomplir et j’ai pu répéter encore et encore. Cela n’a vraiment pas de prix si l’on souhaite progresser plus vite. Lors de ma 3ème session, je n’ai pas raté une vague et j’en ai pris au total 23 ! Sur 1h !

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Cet article t'est présenté par Anthony, je suis le fondateur d'Apprenti Surfeur, surfeur et surfskateur passionné, en pleine progression.

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