Pomper en surfskate pour prendre de la vitesse

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Le réel apport du surfskate est bien entendu cette sensation de surf. Mais c'est aussi la possibilité de rester sur le skate et de pomper pour prendre de la vitesse, à l'infini, sans devoir poser le pied au sol pour pousser à nouveau le surfskate.

Chaque débutant est donc impatient d'apprendre cette technique pour lui aussi pouvoir se balader avec son surfskate. Après avoir appris les bases et notamment la bonne position à avoir sur un skate, ça y est, le voilà debout sur sa planche après une première poussée hésitante. Les yeux remplis d’espoir, il essaie ensuite quelques mouvements de pieds pour prendre de la vitesse. Mais c’est l’inverse qui se produit. Le peu d’élan emmagasiné par la poussée s’estompe et voici maintenant l'apprenti skateur complètement à l’arrêt, incapable de se relancer.

Pomper un surfskate semble facile et naturel lorsqu’on regarde une personne enchaîner les virages talons et pointes (backside et frontside). Mais en réalité, lorsqu’on se retrouve pour la première fois en situation, on a absolument aucune idée de comment on va pouvoir générer de la vitesse. On tente donc différents mouvements du corps et parfois on se dit que cela fonctionne. Mais non, en fait nous étions juste dans une légère pente.

Prendre confiance sur son surfskate

Le vrai problème c’est que l’on brûle un peu les étapes. On veut essayer de générer de la vitesse avant d’être pleinement à l’aise sur ce surfskate, en étant raide comme un piquet. Or, pour générer de la vitesse, il faut enchaîner les prises de carre, à gauche puis à droite. Les roues du surfskate exercent alors une pression sur le sol ce qui va à son tour générer cet élan vers l’avant. Ces prises de carre s’effectuent en mettant du poids sur la pointe des pieds puis les talons. Mais pas en restant droit comme un piquet, il faut engager tout le corps dans le mouvement et faire basculer le poids de la jambe avant vers la jambe arrière, et ainsi de suite. C’est pour cette raison que je trouve que l’on brûle les étapes, lorsqu’on essaie de pomper alors qu’on est debout sur un surfskate pour la première fois, et à peine depuis 30 secondes.

La première étape devrait toujours être de « jouer » sur son surfskate. Se mettre debout, pousser le skate, jouer avec les chevilles, faire des compression-extension, etc. La première étape et la plus importante est de se sentir à l’aise sur ce surfskate. Ce n’est qu’une fois qu’on sera en confiance qu’on pourra réellement engager les rails de la planche et s’incliner dans le sens du virage. Joue donc avec ton surfskate, d’abord dans l’herbe puis sur un sol dur.

Générer de la vitesse progressivement

Pour commencer à jouer avec ton surfskate et à te mettre à l’aise, je t’invite à utiliser uniquement tes chevilles dans un premier temps. Mets de la pression sur la pointe des pieds puis sur les talons pour enchaîner des premiers micro-virages et commencer à générer de la vitesse. Tu vas alors découvrir le fameux « wiggle ». Cela consiste à enchaîner les mouvements du pied avant, vers l’avant puis vers l’arrière, ce qui va effectivement permettre de faire avancer le surfskate. Mais d’une manière inefficace et peu esthétique. Pire encore, le wiggle va donner des mauvaises habitudes au skateur qui va essayer de répéter ce mouvement sur sa planche de surf une fois à l’eau et cela ne donnera aucun résultat. Donc soyons très clairs : l’objectif est de jouer et de découvrir ta planche, pas d’utiliser cette technique régulièrement !

Maintenant que tu es à l’aise avec les chevilles, tu peux commencer à impliquer tes genoux. Pour cela, il faut que tes genoux suivent le mouvement de ton skate. Si tu pousses sur les talons, tes genoux doivent tourner vers l’extérieur. Si tu pousses sur les pointes des pieds, tes genoux doivent rentrer vers l’intérieur. Tu vas directement constater que l’utilisation des genoux en plus des chevilles va générer beaucoup plus de vitesse.

Troisième étape à présent, impliquer les hanches qui vont elles aussi effectuer une petite rotation pour accompagner le mouvement des genoux et c’est même l’inverse qui va se produire: le mouvement de tes hanches va être suivi par tes genoux puis tes pieds.

4ème étape : les bras et les épaules ! Tu peux maintenant effectuer des cercles avec tes bras. Lorsque tu pousses sur les talons, tes bras montent et partent vers l’extérieur. Lorsque tu pousses sur les pointes, tes bras descendent vers l’intérieur.

Et enfin, la dernière étape, on ajoute la compression et l’extension.

La compression extension

Pour pomper correctement sur un surfskate il faut engager tout le corps. Depuis le regard et donc les mouvements de la nuque jusqu’à la pointe des pieds en passant par les épaules, les bras, les hanches, les genoux et les chevilles. Et tous ces mouvements doivent être synchronisés. Le fait de regarder et de tourner la tête à gauche ou à droite va déclencher une réaction en chaîne dans tout le corps.

Mais même avec tout ça, il manque encore un élément crucial : la flexion et l’extension. Il ne faut donc une fois de plus pas rester raide comme un piquet mais plier les jambes puis les tendre.

Lorsque l’on plie les jambes, on compresse, on met donc plus de pression sur la planche et sur les roues qui génèrent alors plus de vitesse. A l’inverse, lorsqu’on se redresse, on s’étend et on diminue la pression sur la planche, on crée un élan vers l’avant. Notre corps agit réellement comme un ressort. En surf, on applique ces lois de la physique pour générer de la vitesse sur la vague. On descend la vague en compressant les jambes, on met donc plus de poids sur la planche et on génère de la vitesse. Lorsqu’on remonte sur la vague, on s’étend, on met donc moins de pression sur la planche et on l’allège pour faciliter sa montée. En surfskate, on appliquera le même principe en pumptrack ou dans un bowl par exemple. On compresse lorsqu’on descend et on s’étend lorsque l’on monte.

La compression-extension est vraiment le mouvement le plus important, c’est lui qui donne toute la puissance et qui va générer le plus de vitesse. Entraine-toi donc à effectuer ces mouvements de compression puis extension, d’abord sans planche, puis dans l’herbe puis sur le bitume. Attention, ce n’est pas fléchir en penchant le buste vers l’avant, une erreur fréquente chez les débutants. C’est réellement une flexion des jambes, en gardant le épaules bien alignées avec les genoux et en sortant légèrement les fesses vers l’arrière. Ce n’est pas non plus un squat. Et lorsque tu te redresses, il est important de mettre un peu plus de poids sur la jambe avant, en amenant ton bassin vers l’avant. Tu enchaînes donc les flexions-extensions en basculant ton poids de la jambe arrière vers la jambe avant et ainsi de suite. Ces changements de poids sur les jambes vont naturellement faire tourner la planche et permettre de prendre des prises de carre.

Slalomer entre les cônes

Pour s’entraîner à pomper, le mieux selon moi est d’utiliser des cônes. Crée une ligne droite avec 6 à 8 cônes espacé chacun de 2 mètres. Lance-toi avec ton surfskate et, arrivé au premier cône, entame un virage frontside en appuyant sur les pointes des pieds et en pliant les jambes (compression).

Pour en plus impliquer le haut du corps et te forcer à bien plier les jambes, utilise ta main arrière comme point de pivot. Lorsque tu arrives au cône, imagine que tu dois poser ta main arrière dessus. Lorsque tu as traversé la ligne imaginaire entre les cônes, il est alors temps de passer à l’extension et de te redresser, en mettant plus de poids sur l’avant, en lançant tes hanches vers l’avant. Tu peux alors pousser sur les talons et ouvrir tes épaules de l’autre côté pour te repositionner et re-commencer une compression-extension autour du cône suivant.

Tu es donc constamment en position compressée lorsque tu es d’un côté des cônes (côté gauche si tu es regular, droit si tu es goofy) et en extension de l’autre côté.

Lorsque tu es en position de compression et que tu te redresses, il est important de pousser sur ton pied arrière, cela va permettre de donner beaucoup de puissance et donc de générer de la vitesse. Tu entendras d’ailleurs ce bruit très représentatif de tes roues qui poussent sur le sol lorsque tu auras bien cette pression sur ta jambe arrière.

Pomper frontside ou backside

Je tiens à préciser quelque chose d’important qui n’est pas clair pour les débutants, il existe deux manières de pomper : frontside et backside. Le plus simple est de s’imaginer sur une vague. Si je pompe frontside, je suis face à la vague. Je compresse les jambes pour descendre légèrement sur la vague, je mets de la pression sur la pointe des pieds pour tourner puis je tends les jambes et je me redresse pour remonter légèrement sur la vague. Ces mouvements descente-montée me permettent de pomper et de créer de la vitesse sur la vague et de ne pas me laisser rattraper par celle-ci (pour finir dans la mousse). Lorsque je surfe backside, je suis dos à la vague. Je vais aussi descendre puis monter sur la vague pour créer de la vitesse mais en appuyant sur les talons et le mouvement ne sera pas exactement le même qu’en frontside. Lorsque je suis dos à la vague, il y a une torsion dans mon corps. Je regarde le sommet de la vague par dessus mon épaule en tournant la tête et en ouvrant les épaules. Pomper frontside ou backside sont donc deux exercices différents et comme toujours, c’est plus difficile de pomper backside. Cet article est consacré uniquement à la génération de vitesse frontside.

Erreurs courantes

Comme en surf, les surfskateurs ont tendance à pencher le buste vers l’avant lorsqu’on leur demande de compresser. Cette position est vraiment mauvaise et absolument à éviter.

Autre erreur, juste plier les jambes n’est pas suffisant pour créer de la vitesse. Il doit en même temps y avoir un changement de poids en appuyant sur la pointe des pieds et ainsi initier un virage.

Comme en surf, le regard est très important en surfskate. Car le corps va naturellement s’orienter vers là où on regarde. Or, dans la majorité des cas, l’apprenti surfeur et l’apprenti skateur ne regardent pas dans la bonne direction. Lorsque nous compressions, nous descendons la vague et nous devons donc regarder non pas le bas de la vague, mais le sommet de la vague qui avance vers nous. Une fois le virage effectué, on s’étend pour remonter sur la vague et on va anticiper la descente suivante en commençant à regarder vers le bas de la vague. Le fait d’avoir le regard placé au bon endroit conditionne tout le corps à aller dans cette direction.

Certaines personnes ne bougent pas assez certaines parties du corps (par exemple les hanches et les épaules) mais pour certaines c’est l’inverse et elles les bougent trop. Ce n’est pas bon non plus car à ce moment là on crée trop de forces latérales ou vers l’arrière, ce qui ralenti notre élan vers l’avant.

L'analyse vidéo

Il est très facile de se filmer en surfskate et il serait vraiment dommage de s'en priver. On se regardant au relenti, on peut analyser en détails nos mouvements et repérer toute anomalie à corriger. Que ce soit une désynchronisation entre les mouvements du haut et du bas du corps, un mouvement parasite, etc.

Ce n'est cependant pas toujours évident de s'analyser lorsqu'on débute. N'hésite donc pas à m'envoyer tes vidéos en message privé sur Instagram ou sur le groupe Facebook.

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