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L’océan fait peur. Les vagues, les courants, … des éléments puissants que nous ne pouvons pas contrôler.

Les courants latéraux

Je me souviendrai toujours de ma première session de windsurf à Wissant. Du vent, des grosses vagues et une marée qui descend. J’avais 14 ou 15 ans et c’était la première fois que j’étais confronté à un courant latéral aussi puissant. C’était difficile de tenir debout alors que j’avais de l’eau jusqu’aux cuisses. Après une chute dans une vague, j’ai lâché mon matériel qui s’est directement fait emporter. Il est parti à toute vitesse et j’ai d’abord essayé de le rattraper en nageant derrière mais j’ai vite compris que c’était peine perdue. Heureusement, j’ai retrouvé ma planche et ma voile quelques minutes plus tard qui m’attendaient sur la plage, là ou le courant termine sa course. Impressionnant mais pas très dangereux donc. Celui-là en tout cas.

Car sur un spot à Fuerteventura, j’ai vu un homme nager après son matériel de la même manière. Sauf que son matériel à lui a terminé dans les rochers et est ressorti en lambeaux. Et l’homme y aurait terminé aussi si une autre personne ne lui avait pas porté secours.

J’ai aussi un ami qui a du rentrer à la nage car le vent était tombé. Une voile et une planche de windsurf, c’est lourd et ce n’est pas facile de nager avec. Il a commencé à nager pour rentrer dans la baie là où il avait mis à l’eau. Une baie où il n’y a pas de vagues et où on peut donc sortir de l’eau facilement. Sauf qu’avec les vagues qui cassaient à la pointe, un fort courant s’est créé et mon ami n’arrivait pas à rejoindre son point de départ. Il avançait très lentement et se faisait tirer progressivement vers l’autre pointe de la baie, là où les vagues déferlaient dans les rochers. Une sortie difficile et surtout la peur de sa vie.

Un danger pour les surfeurs ?

Oui c’est bien beau tout ça, mais nous en surf, c’est plus facile, on a une planche et il nous suffit de ramer dessus !

Et c’est bien vrai ! Mais… même en surf on peut vivre une galère !

Un courant trop fort qui nous amène dans les rochers. Un leash qui se casse et qui nous laisse « seul » dans cet environnement hostile. Ou simplement, la fatigue. Une longue session et lorsqu’on veut sortir de l’eau, on se fait attraper par un courant. A bout de force, par manque de lucidité, on prend la mauvaise décision et c’est l’épuisement.

Personnellement, j’ai eu une petite frayeur avec un courant latéral puissant et une barre très difficile à passer. J’essayais de passer la barre en enchaînant les turtle roll, sans remarquer que je me faisais tirer très vite vers la droite. Lorsque j’ai tourné la tête, j’ai remarqué de justesse un gros rocher qui sortait de l’eau sur lequel j’étais à 2 doigts de venir m’écraser.

Un surfeur ne doit pas avoir peur des courants car il va souvent les utiliser, principalement pour se replacer plus vite au peak, en évitant de passer la barre et en ramant moins. Que du bonus ! Mais un surfeur doit comprendre les courants, leur fonctionnement et être capable de les repérer pour les utiliser ou au contraire les éviter.

Un courant d'arrachement qui aide un surfeur à sortir dans l'outside (avec ou sans baïne)

Les courants d’arrachement et les baïnes

J’ai parlé jusqu’ici de courants latéraux mais le courant le plus connu est le courant d’arrachement (rip current en anglais) car lui tire vers le large et pas vers le côté. Pratique pour les surfeurs donc, car c’est lui qui nous permet de faire l’ascenseur : on remonte facilement au peak grâce au courant qui nous tire vers le large et on revient vers la plage en surfant une bonne vague. Le pied !

Des courants vers le large, il en existe partout dans le monde, ils ont tous des fonctionnements, des trajectoires et des forces différents. En France, un phénomène est très célèbre, surtout dans le sud-ouest : les baïnes.

En patois landais, cela signifie « petite bassine ». Dans le nord, on les appelle « bâches ». Ces bassines sont des petites piscines naturelles dans le sable. Elles peuvent être plus ou moins grandes (jusqu’à 100m de large pour 5m de profondeur !) et elles sont visibles à marée basse, il y reste toujours un peu d’eau et les enfants y jouent. Sur les côtes landaises, il y a une baïne tous les 350m environ.

Ces bassins se forment avec les vagues, surtout lorsqu’elles sont grosses. Lorsqu’une vague casse sur le plage, il y ensuite ce qu’on appelle un ressac. Cela signifie que l’énergie de la vague repart en sens inverse, vers la large. Et cette énergie tire du sable avec elle, créant à force, un banc de sable un peu plus loin et donc cette fameuse baïne. Lorsque la marée descend, toute l’eau contenue dans la baïne va vouloir, sous l’effet de la gravité, sortir pour rejoindre le bassin principal : l’océan. Avec la pression de l’eau, un trou va se créer dans le banc de sable et toute l’eau va s’écouler par là. Et lors de chaque marée montante suivant, cette bassine va se remplir puis se vider en créant un puissant courant d’arrachement, vers le large. Le sud-ouest se prête bien à ce phénomène car les conditions sont idéales pour qu’il se produise : fortes marées, grosses vagues, faible dénivelé et sable fin.

Donc en résumé, la baïne se remplit d’eau avec la marée montante. Lorsque le niveau d’eau du bassin dépasse celui de l’océan (la marée descend), le bassin se vide et crée un fort courant vers le large. Mais attention, il n’y aucune règle ! Les baïnes peuvent se remplir à marée montante ou descendante, certaines peuvent se remplir plus ou moins vite. Même si on connait parfaitement le spot, on ne peut jamais savoir exactement quand le courant va se produire. Et les courants d’arrachement peuvent se produire même sans baïne.

Danger pour les baigneurs

Le problème majeur avec ces courants d’arrachement est que l’eau parait calme. Des vagues déferlent de chaque côté mais dans le courant, l’eau est plate. Elle attire donc les baigneurs qui, sans s’en rendre compte se font très rapidement emporter vers le large. Lorsqu’ils se rendent compte qu’il sont emportés, ils essaient de nager à contre-courant pour revenir à leur point de départ. Ils se rendent alors compte qu’ils n’avancent pas et c’est la panique, qui mène à l’épuisement puis à la noyade. Il y a plus de 100 morts par an aux USA liés à des courants d’arrachement. Bien plus que le nombre de morts par attaque de requins qui font pourtant très peur à tout le monde !

Le bon réflex pour le nageur qui se retrouve dans un courant de ce type est de nager latéralement pour sortir du courant, rejoindre une zone avec des vagues et rentrer jusqu’à la plage. Mais si la personne n’est pas bonne nageuse et où est à bout de force, il faut essayer de garder son calme et se signaler pour appeler les secours.

Repérer un courant

Plusieurs éléments vont nous permettre de repérer un courant d’arrachement :

  • un mouvement visible de l’eau à la surface
  • une zone calme alors qu’autour les vagues déferlent
  • une différence de couleur au niveau de l’eau : suivant l’orientation du soleil, une zone plus claire ou plus foncée dans le courant
  • une zone avec beaucoup de mousse qui s’accumule
  • des débris qui avancent dans le courant, …

Utiliser les courants en tant que surfeur

Comme expliqué, le surfeur va quant à lui profiter des courants d’arrachement pour sortir plus rapidement dans l’outside. Ces courants ne sont pas dangereux pour les surfeurs qui ont leur planche qui flotte. Sauf épuisement ou leash qui casse, comme expliqué en introduction.

Le surfeur doit cependant analyser chaque courant pour comprendre où celui-ci va l’amener : rochers, digue, … ? Car le danger est bien là. Surtout avec les courants latéraux qui peuvent eux aussi être très puissants.

Un courant latéral qui fait dériver un surfeur

Il est alors primordial de toujours prendre un point de repère sur la plage pour pouvoir se repérer et analyser la force des courants latéraux et ne pas se laisser dériver. Il ne faut pas non plus hésiter à lâcher sa planche quelques secondes pour voir l’orientation et la vitesse du courant (tant qu’on a un leash, bien entendu !).

Comme tous les courants ne fonctionnent pas de la même façon, il est impossible de donner un conseil valable pour chaque courant. Il est donc important d’observer et de se renseigner auprès des locaux lorsqu’on arrive sur une plage.

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Cet article t'est présenté par Anthony, je suis le fondateur d'Apprenti Surfeur, surfeur et surfskateur passionné, en pleine progression.

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